Le site
Le village et les deux châteaux sont installés dans un site remarquable. En rive gauche du Roubion, c’est une butte culminant à 474 m. Elle forme une ”crête” parallèle à la vallée, longue d’environ 300 m. Bien délimitée au nord et au sud par des vallons et à l’ouest par une petite combe, la colline offre, côté est, une forte pente où s’est accrochée la Viale, au pied de ses deux châteaux.

Des châteaux en ruine, un site « brut »
Le château supérieur (la mota de Bordelis est citée en 1210) était propriété des comtes du Valentinois et occupait le sommet de la colline. Il a été construit au XIIe siècle par Aymar de Poitiers, comte de Valentinois, et mentionné sur une charte du 10 février 1333, aujourd’hui disparue. Le château aurait été détruit par Raymond de Turenne ; en 1450, il est déjà signalé comme étant en ruine. Cinq siècles après son abandon, il conserve encore plusieurs éléments architecturaux qui permettent d’imaginer les volumes d’origine :
- Une cour délimitée par une courtine (muraille) flanquée de trois tours cylindriques.
- Un donjon rectangulaire, dont subsiste le mur est. On peut encore y admirer une baie romane surmontée d’une archivolte aux décors de palmettes et entrelacs (fin du 12ème siècle).

Vue aérienne du château supérieur, celui des comtes du Valentinois.
Le plan d’ensemble est bien visible. Au centre ce qui subsiste du donjon.
Si l’on peut aujourd’hui accéder au site, dénommé le Châtelas, sans encombre, c’est grâce aux ”journées citoyennes” de débroussaillage organisées par la Commune et auxquelles participent de nombreux habitants.
Le château inférieur (castrum de Bordelis est cité en 1321) était propriété des évêques de Die. Implanté à une centaine de mètres au nord du précédent, il a été construit aux environs des XIe siècle et XIIe siècle) par les évêques de Die pour défendre, au sud, le village perché dit « Viale ». Le château aurait également été détruit par Raymond de Turenne, en 1450, il est déjà signalé comme étant en mauvais état. L’enceinte du village s’est appuyée sur ses murailles, dont subsiste cet immense mur, nommé le ”Grand Manteau”. À l’origine il devait servir à protéger le village du château supérieur. L’épaisseur de la muraille – presque 3 m – est impressionnante.
En vous promenant dans ces ruines, vous laisserez vagabonder votre esprit. Les lieux sont restés en l’état, non aménagés. Loin d’un Disneyland ou d’une reconstitution touristique, vous cheminerez en prenant le temps de reconstruire cet ensemble en faisant appel à votre imagination : à vous d’imaginer l’histoire qui sied à ces pierres…